À la course folle à la possession s'imbrique toujours la course folle au devenir.
À fleureter trop avec la haute vitesse, on en oublie les lois fondamentales de la physique.
Le système capitalisme s'effondre, mais nombre sont ceux qui croient fortement qu'il va se relever toujours sous le même crédo : "Plus fort que jamais".
Quant à moi, je crois bien que s'en est terminé de cette formule dépassée.
Toutefois, il faudra du temps pour renouveler un vieux système incrusté dans les moindres coins de nos comportements inconscients.
Comment vivre heureux dans la dépossession, dans l'immatérialité, sans la bouée de sens qu'est devenu le matériel.
L'échec est là. Il est clairement visible, mais les gourous de la secte ne peuvent pas vraiment quitter le navire sans autres vaisseaux de conquête à leur disposition.
Certains d'entre eux sauront se renouveler. Mais de nouveaux capitaines s'imposeront aussi sous de nouvelles règles d'existence.
D'où proviendra le modèle porteur pour l'avenir de notre société? Là rien de clair et de précis pour le moment.
Quand tout s'effondre, on cherche plus à sauver les meubles et à protéger quelques une de nos pièces maîtresses qu'à repenser les principes de base qui nous ont mené à la catastrophe.
Il en est de même pour l'effondrement d'un système de valeurs. Présentement, les prêtres du capitalisme ont plutôt l'air d'essayer de sauver les meubles. Et sincèrement en ce qui me concerne, ils ont plutôt l'air de clowns qui essaient de faire rire, de faire rêver quand le désarroi transpire sous leur costume et leur maquillage.
Il s'installe un sentiment inconfortable de stagnation dû simplement au fait que le modèle capitaliste a tout donné et tout causé. Il n'y a plus rien, bien ou mal, à tirer de ce modèle. Siphonné, le système ni plus ni moins, vide, complètement vide.
Il faut donc se tourner vers une nouvelle pensée, une nouvelle approche organisationnelle de la société fondée sur un nouveau système de valeurs.
L'environnement est certainement la valeur clé du renouveau à venir, car, sans être aussi directe et forcer la chose comme la valeur de "justice sociale", elle impose un nouvel ordre d'équité et de répartition des droits et des richesses.
En reconstruisant un modèle de société autour de l'environnement, l'homme se voit dans l'obligation de faire acte d'humilité et d'accepter qu'il y a plus grand que lui: la nature.
Il constate alors par lui même qu'il ne possède pas la nature, mais qu'il y participe simplement en tant qu'espèce animale. Il ne contrôle pas le jeu, il y participe et il le subit en réalité.
Axer l'élaboration d'un nouveau modèle de société sur l'environnement c'est donc indirectement activer une prise de conscience collective majeure susceptible de permettre à l'homme de passer à la prochaine étape, soit le respect de l'égalité des espèces et surtout de l'équité dans sa propre espèce. La seule avenue pour réduire la guerre à long terme en nourrissant davantage la compréhension plutôt que le rejet.
Mais pour cela, il faudra accepter la dématérialisation de nos comportements et de notre façon de vivre. Pour un animal prédateur très incarné, c'est une autre chose.
Pour le moment, pensons et vivons simplement à l'ère de l'environnement pour renouveler le système de valeurs et les modèles d'opération de notre société actuelle. Déjà nous verrons des changements s'opérer et de nouvelles avenues de vie s'implanter à notre grand étonnement et pour le bien de la civilisation humaine.
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