dimanche 11 janvier 2009

Le monde fini d'un système fini

Peut-on faire fi d'un point de non-retour? Pouvons-nous exploiter des ressources sans fin? Y a-t-il un effet domino qui nous attend dans un détour?

"E=MC2" concluait notre vénérable Einstein. L'énergie est intrinsèquement liée à la matière. Une matière à quantité finie sur notre belle planète Terre. Or à constater notre avidité et le rythme auquel nous consommons l'énergie sous toutes ses formes pour assouvir nos ... besoins, la conclusion de l'histoire emprunte une allure apocalyptique: l'implosion d'une société, la fin de l'humanité, la fin d'une civilisation, si vous voulez, pour les historiens.

Un mur, voilà ce qui semble nous attendre. Non pas un mur de pierre, ni un mur virtuel tel un "pare-feu" internet, un mur naturel, le mur de la nature, le mur de notre nature. Celle d'un exploiteur individualiste et capitaliste centré sur la satisfaction d'un égocentrisme alimenté par un vide intérieur ou propulsé simplement par l'énergie de la vie. La pensée limitée d'un animal qui n'a pas su encore comment s'élever au-dessus de la bête.

L'énergie, nécessité déifiée pour produire les biens supportant notre consommation à croissance exponentielle, doit provenir de quelque part. D'une source quelconque. À moins d'une information contraire, toute forme d'énergie principale utilisée dans la production de nos usines est obtenue de matières premières, de ressources naturelles. Ces ressources à quantité clairement finie dictent fondamentalement le délai, détermine la donne.

Évidemment, le populiste "aveugle et éternel positif" clamera les vertus du renouvellement éternel de la ressource. Il faut dire que pour le partisan du moindre effort, le concept "d'énergie renouvelable" règle le problème de l'hyperconsommation et lui procure rapidement la tranquillité d'esprit. Une espèce d'aspirine contre la culpabilité et la clarté de conscience.

Ha oui, il y a aussi l'absolution automatique provenant des énergies à quantité dite infinie: l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'énergie thermique, l'énergie marémotrice, etc. Notons que leur caractère d'infinité ne s'actualise que dans l'intervalle temporel restreint d'une vie terrienne.

Sur le plan des étoiles, je ne bâtirais pas mon argumentaire sur ce corollaire. De toute façon, même ramené à l'échelle de la présence de l'espèce humaine sur terre, je suis passablement convaincu que l'homme est en mesure de déstabiliser suffisamment le système pour déjouer, pour un temps, les faveurs énergétiques de notre planète. Je le vois très bien en mesure de couvrir le ciel d'un épais manteau noir pour expédier l'énergie solaire dans les archives des légendes urbaines.

En fait, la question n'est pas celle du renouvellement ou non d'une ressource, mais bien celle d'un comportement qui semble édifié sur une sorte d'état d'inconscience. Il me semble donc bien clair que les meilleures intentions de l'homme voguant sur les flots d'un système fini puissent le conduire à destination vers un monde fini, la fin d'un monde.

Si nous ne respectons pas l'équilibre naturel de la nature et que nous glorifions notre rôle de modificateur. Si nous nous croyons capables de jouer à Dieu au nom de la perpétuation de l'espèce ou simplement pour le rassasier notre ego, nous accélérons simplement un mouvement de perdition à contre-courant de l'essence même de l'évolution. Une mécanique en sens inverse d'une façon de faire résultant de million d'années de succès et d'erreurs.

Ce qui m'apporte de la sérénité, toutefois, c'est que la vie est puissante et il est sûr qu'elle poursuivra son chemin avec ou sans l'homme. Elle n'a pas besoin de ce détail de l'évolution pour perpétuer l'expression de ses plus beaux atours.

C'est l'homme qui est une option éjectable pour la nature et non le contraire. Cela devrait pourtant éclairer notre comportement.

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