Il y a le trop économique et il y a le pas assez économique, une proposition à double sens logique.
Face à l'un ou l'autre pris isolément, il nous reste toujours l'espoir du mouvement de balancier. Le phénomène naturel du retour éventuel vers l'équilibre.
Mais en présence de beaucoup des deux simultanément, nous voici devant un fait inusité : un grand écart, un clivage exacerbé des classes, l'irréconciliable couleur de l'argent.
Le malheur des riches qui ne savent plus quoi faire devant la montagne de problématiques quotidiennes à régler, le luminaire de luxe en retard de livraison, et le malheur des moins nantis aux prises avec un retard de paiement de leur facture d'électricité en plein hiver. Deux mondes, deux sollicitudes.
Si les deux groupes ne se croisent pas à la discussion, il n'y a pas vraiment de problème finalement. Chacun dans son monde, isolé par ses propres défis, engourdit par la dure, façon de parler pour certains, réalité de la vie, celle qui ne vous laisse pas le temps de souffler.
Toutefois, si vous les assoyez à une même table un long moment, la rupture du temps ne serait tarder à ce manifester. Dans un discours ou un silence d'une violence que vous n'auriez imaginé.
C'est alors la manifestation de l'irréconciliable grand écart du pouvoir monétaire.
Ce qui m'interroge c'est de savoir si notre système est bien entrainé à ce type de grand écart. Vous savez celui où les probabilités que vous restiez au sol, malgré toute tentative de vous relever, sont grandes.
L'image est sombre et belle: deux pieds aux antipodes qui ne se reverront jamais...peut-être! La coupure soudaine et qui fait mal.
À moins que quelqu'un ne vienne nous indiquer une méthode insoupçonnée de réunification, nos deux pieds amplifieront leur réalité et construiront un monde répondant à leur vision, leurs valeurs, leur idéologie.
Éventuellement, ils ne parlent même plus le même langage et ils se demandent bien pourquoi ils font parties d'un même corps. Il semble bientôt y avoir une incohérence évidente.
C'est à ce moment que tout commence à se gâter. Quand deux parties composant un même tout se mettent dans l'idée de se séparer...la valeur ajoutée s'évapore et le naturel ne peut plus revenir au galop.
Mais pire encore, comme il n'est pas prévu au guide usager de séparer des choses qui sont conçues pour opérer de concert, il ne reste qu'une option aux dissidents : se faire violence, entamer le processus de séparation à tout prix, la chirurgie à froid s'impose.
Souhaitons que notre beau système capitaliste, qui valorise la liberté, mais surtout l'opportunisme et la prédation, se soit suffisamment entrainé au cours des dernières années pour se relever du grand écart actuel qu'il s'inflige.
Car sinon, ce qui se produit présentement au moyen orient finira par rattraper les sociétés occidentales. Lorsque l'espoir a disparu., lorsque le désabusement a fait son nid, lorsque le soleil ne se lève plus, lorsque vous n'avez plus rien à perdre, tout peu arriver.
Nos sociétés de consommation peuvent elles aussi succomber à l'implosion si nous laissons l'habitude consommer et digérer ce grand écart. Si tel phénomène devait nous frapper, ne cherchez pas dans les grandes théories.
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