vendredi 24 mai 2024

On a beau dire, on a beau faire: l'humain reste humain!

Les mots, les gestes, nul ne comprend la même chose. nul n'interprète la même chose. Pour les uns une évidence inoffensive, un simple constat même si parfois malheureux, pour les autres une menace incroyable à terrasser sur le champ.

La pensée, un véhicule biologique limité, subjectif, biaisée instinctivement jusqu'au dernier neurone.

Dès le départ, tout échange, discussion et partage collectif est donc voué à de fortes probabilités de désaccord, voir de conflits.

On ne peut accepter, mais on comprend l'origine de la guerre. Un esprit individuel qui cherche la confirmation d'une vision, d'une certitude personnelle et non la vérité et le bien être collectif, du moins si la "chose en soi" est inaccessible, ce qui s'en rapproche le plus.

Mais non, la recherche véritable de la vérité par un exercice de réflexion objective ne suscite plus d'intérêt. On se contente de chercher à confirmer ce qui plaît individuellement, ce qui simplifie l'explication des travers individuels, ce qui réconforte notre petite vie, ce qui ne créé pas d'ennui de l'esprit, de malaise de vivre et de remise en question sur ses façons de voir et de concevoir le monde qui nous entour.

À l'ère des médias sociaux, inondé par un tsunami continuel d'informations, la vérité est ensevelit, étouffée, écrasée par l'incroyable superficialité des instincts et capacités biologiques de notre être.

On se croit un instant au-dessus de tout au moment d'accéder rapidement à la réponse que l'on cherche...mais la réponse que l'on cherche, voilà l'enjeu.

Que cherche t-on au juste? Ou peut-être que voulons nous trouver? Là est davantage la question.

Que voulons-nous assouvir au plus profond de nous en lisant tous ces mots, en regardant tous ces images et ces gestes? Un "moi" à confirmer? Un peu plus de sérénité dans cette vie qui surstimule notre cerveau dépassé par la machine? Finalement, une tentative de trouver un peu plus de nous à l'extérieur de nous possiblement.

Malheureusement, il n'y a pas de paix intérieure et de bonheur réel à l'extérieur de nous. 

Alors tant que l'individualité subjective guide notre chemin, nos pensées, nos réflexions, notre entendement, il n'y pas de cheminement vers le bonheur personnel sans générer au passage le chaos collectif, les conflits, voir la guerre.

Chacun de nous dans nos petites vies, nous sommes les plus formidables émules des problèmes mondiaux les plus graves. Nous perpétuons à petite échelle, et surtout dans une inconscience naïve, exactement les mêmes comportements à la source des fléaux les plus cruels qu'on ose pourtant dénoncer haut et fort aussitôt l'occasion se présentant.

L'ironie d'une espèce dont les chances de survie deviennent de plus en plus mince sans envisager un virage radical dans sa façon de penser les notions d'individualité et de collectivité.

Alors je vous propose un jeu la prochaine fois que vous vous apprêtez à vendre VOTRE idée, votre vision des choses contre vents et marées, essayer de vous poser les questions suivantes avant de vous lancer en oubliant les dégâts collatéraux: 

Peut-il exister d'autres façons de voir que la mienne sur la question?

Est-ce que mes interlocuteurs sont en mesure d'intégrer une discussion qui peut nous tirer tous vers le haut, élargir nos vision et faire de nous des humains plus conscients de notre intrication collective et biologique? 

Mon audience a t-elle la capacité de gérer l'inconfort et le désaccord initial au bénéfice de la découverte d'une vision plus éclairée, d'un gain de connaissances et d'une ouverture d'esprit élargie sur le monde?

Si vous répondez "non" à l'une de ces questions ou, plus sournois, si vous répondez "oui" mais que vous vous comportez comme "non", allez dont faire autre chose pour éviter de faire tourner une occasion d'échange et de partage collectif au vinaigre.

Et après ce recul salutaire, demandez-vous pourquoi vous avec manqué cette occasion d'évolution personnelle.

Rappelez-vous que le mouvement d'avancer dans la vie, de devenir une meilleure personne au bénéfice de la collectivité, tel que la marche en est un bon exemple, est intrinsèquement lié à un état de déséquilibre et d'inconfort. Sans inconfort, sans effort, point d'avancement.

Si vous n'êtes pas en mesure et ne souhaitez pas apprivoiser cet état d'esprit inconfortable, assurez-vous de rester et de côtoyer un cercle d'amis qui pensent comme vous. Avec ça pas d'enjeu. Pas d'avancement personnel, mais pas d'enjeu.

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