mardi 4 décembre 2012

Peur et insatisfaction, dynamique génétique d'évolution


Je n'invente rien en affirmant que la peur est certainement l'instinct fondamental grâce auquel l'espèce humaine a survécu dans sa grande traversée darwinienne.

Seuls les individus habités par le doute, par la précaution, par l'anxiété pouvaient survivent dans un monde où le danger était monnaie quotidienne. En effet, l'individu sans crainte aucune était rapidement éliminé de la carte comme il prenait trop de risques. La sélection naturelle a donc fait le reste par le biais de la perpétuation de l'espèce.

Ironique quand même qu'on discute souvent des origines préhistoriques de l'homme en parlant d'une époque où la loi du plus fort régnait en reine. Il serait intéressant d'avoir un profil psychométrique détaillé de ce représentant dominant, à la racine de ce que nous sommes devenus aujourd'hui.

Bref, nous y voici, constatant collectivement qu'il y a un accroissement alarmant de la détresse dans notre société. Les symptômes en hausse sont clairs: épuisements professionnels, dépressions à répétition, crimes passionnels, etc.

Le diagnostic s'annonce: le génome de l'espèce humaine a atteint ses limites...du moins dans son conditionnement d'origine.

Vous savez la version de logiciel initiale, celle de base, installée à la livraison de votre ordinateur. Tant que vous n'y apportez aucune personnalisation, vous êtes conditionné, limité ou contraint par le cadre établi. Et c'est encore plus insidieux dans le cas du cerveau humain, car vous n'êtes pas conscient de vos limitations d'origine.

Alors voilà, la peur qui nous a garanti une participation au 21e siècle devient notre principal frein. L'obstacle à surpasser pour aller plus loin. Avec trop de stimulis en même temps, la peur créée des blocages systématiques au cerveau.

Mais si ce n'était de la peur, l'homme serait demeuré au stade de l'homme de Cro-Magnon. Il y a donc une autre fonction logicielle cachée, mais bien performante, dans notre version génétique initiale: la fonction "insatisfaction", cette fonction à la base de notre curiosité.

L'homme est un éternel insatisfait. Nous sommes programmés pour améliorer constamment notre confort, à tous les niveaux de la pyramide de Maslow.

La fameuse créativité qui nous distinguerait des autres primates a probablement été enfantée par ce besoin incessant de recherche de confort additionnel.

L'homme serait donc fondamentalement constitué d'un fantastique système intégré, par simplicité et son efficacité, constituée de deux composantes: un frein, la peur, un accélérateur, l'insatisfaction.

Tout cela étant dit, même si l'homme est à l'aube d'une mise à jour majeure de son système d'exploitation, comme le dicterait les pragmatiques de ce monde: "ouin, pis!"

Je ne dois que m'incliner devant une réponse d'une évidence évidente. Mais si tel est le mode de pensée à prendre, au moins évitons de faire les veuves éplorées à chaque drame humain qu'il soit à l'échelle individuelle ou à l'échelle collective.

Acceptons consciemment les faiblesses de l'ancienne version de notre système d'exploitation, ne faisons pas les utilisateurs surpris à chaque fois que le système déraille et affiche un message d'erreur.

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