dimanche 24 octobre 2010

L'insaisissable légerté du temps

Je termine présentement un ouvrage passionnant, "The Grand Design", récent rejeton du célèbre Stephen Hawking. Évidement, cœurs fragiles à la physique quantique priés de s'abstenir.

Loin de moi l'idée d'entrer les détails ésotériques de ce livre qui se veut déjà une vulgarisation des dernières avancées de la science sur ses tentatives d'explication des grands mystères nous entourant.

Mais ce qui m'apparaît toujours intéressant à la lecture de ce type d'ouvrage, c'est les parallèles parfois déstabilisant avec d'autres ouvrages traitant d'un sujet similaire mais sous un angle différent, tel que d'un point de vue philosophique.

Par exemple, la question du temps. À la réponse connue d'être une mesure du mouvement, le temps me semble plus que jamais insaisissable à la lecture de "The Grand Design".


La physique quantique et sa notion de probabilité, d'une infinité de possibilités, d'une infinité d'historique possible d'un évènement, nous force pratiquement à évacuer la notion de causalité et, par le fait même, désagrège la notion du temps puisque l'antériorité, la cause d'un évènement peut être à peu près n'importe quoi ou, dit autrement, un évènement ne peut plus nécessairement avoir qu'une seul cause absolue.

Dans cet évanouissement de sens, le temps semble devenir qu'une invention de l'esprit humain pour tenter de saisir une réalité physique captée par des sens limités bien qu'étant le résultat d'une fabuleuse évolution biologique.

Maintenant, si le temps n'existe pas, tout est tout simplement et uniquement maintenant. Rien n'était hier et rien ne sera demain. Tout est en perpétuel changement maintenant.

À cette allusion de l'intemporalité probable d'une réalité indépendante de l'homme, si une telle chose existe, on découle donc qu'il n'y aurait ni début ni fin dans notre vieillissement, seulement des états successifs d'un même être biologique en mutation dans le présent.

Ceci me ramène étrangement à un autre livre, un classique, un petit bouquin que j'ai lu au moins trois fois, "Siddhartha" de Hermann Hesse . Un roman inspiré de la vie du Bouddha, Siddhartha Gautama.

Pendant une bonne partie du roman, il est question du fleuve, d'écouter le fleuve nous dire, nous apprendre, nous parler. Et à un moment de l'histoire, il est dit que le fleuve est le même fleuve de sa source jusqu'à son mariage avec la mer, deux endroits, deux états, différents réunis dans une même instantanéité. Quelle vérité simple et étonnante quand on s'y attarde.

Que ce soit par la science ou la philosophie, le temps semble fait pour nous échapper. Évidemment, encore faudrait-il le posséder pour qu'il nous échappe et encore faudrait-il qu'il existe pour pouvoir le posséder...

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