samedi 23 novembre 2024

Péril d'une vie artificielle face à une intelligence réelle

 Avez-vous vu la série de films "La Matrice" (The Matrix)?

Et si oui,  avez-vous eu l'occasion de visionner les "Prequels" animés les "Animaterix"? Sinon le détour en vaut la chandelle! Une œuvre à saveur de prophétie.

Mais après tout ce n'est qu'un film. Un simple divertissement, une vision de l'esprit de créateurs amateurs de dystopie, mais aussi d'espoir il faut le dire.

À l'ère de la physique quantique dans laquelle tout est partout et nul part en même temps, le passé peut-il se mêler au présent et se conjuguer au futur? 

À l'ère de la désinformation, le faux se mêle au vrai, l'artificiel devient la graine et le générateur du réel. Il suffit de ficeler un argumentaire minimalement et de le répéter suffisamment à des gens qui ne peuvent en comprendre le fondement et voilà, la dissonance cognitive et le biais de confirmation s'empare de la chose et transforme le tout en réalité.

Tout ce que nous percevons n'est que le fruit de nos représentations, l'impression de nos sens, rien d'autre. Qui peut "réellement" saisir le réel à part que de constater sa seule et propre interprétation?

Comme les conclusions de plusieurs grands philosophes qui ont travaillé le sujet, pour une majorité de choses qui nous entourent, la chose en soi n'existe pas en dehors de notre représentation. Elle existe que par notre de subjectivisation du sujet.

Cette brève perspective pour rappeler que nous sommes des organismes biologiques bien limités en moyen pour se venter autant d'être le summum de la création. La retenue devrait être plus souvent de mise, mais que voulez-vous, le principe de la sélection naturelle est ancré profondément  dans nos gênes. S'il y a occasion d'être le plus fort, nous la saisissons par nature, que la chose soit bien ou mal pour notre futur.

S'il y a possibilité d'améliorer notre confort, donc nos probabilités de perpétuation et de survie de l'espèce, cette possibilité sera assurément exploitée. C'est dans notre ADN biologique. Oui, sous le couvert d'une humanité plus équitable, d'où est sorti les droits de l'homme, l'humanisme a semé la graine de notre perte en devenir. 

En plaçant l'homme au centre de la réalité (de sa réalité limitée), il a décidé de se flatter l'ego au point qu'avec sa nature propre d'inventeur d'outils et de nouveaux moyens pour facilité sa survie, il a perdu le repère des limites qu'il devait se donner pour s'assurer de demeurer maitre à bord, maitre face aux possibilités de son imagination.

Plusieurs associent cette fabuleuse possibilité de créer et d'innover à la différence fondamentale de l'homme vis-à-vis ses autres collègues du règle animal. Dans la perspective, bien sûr, de la quantité et du raffinement des outils que l'homo sapiens a inventé et continu d'inventer sur son périlleux parcours de survie.  

Mais voilà, sans limite, sans retenue réfléchie, aussi exceptionnelle soit l'évolution biologique que nous représentons, aussi dangereux sommes nous pour nous même. L'homme est son propre ennemi comme dit le proverbe. 

Dans les faits, nous avons déjà ou nous sommes sur le point de dépasser notre capacité à gérer et contrôler le fruit de nos créations. Le plus bel exemple à nos portes est évidemment les prouesses de l'Intelligence Artificielle (IA) qui gagnent en vitesse et en exceptionnalité. Au point de faire peur à nos plus grands scientifiques actuels avec le fameux point de singularité

Mais comment garder toute explication simple vis à vis l'ampleur des enjeux qui se présentent pour l'homo sapiens sans paraître fumiste, alarmiste ou polémiste. Au fond les défenseurs de l'IA demeurent convaincu de la possibilité de contrôle et de maitrise de la bête en tout temps. 

Pour revenir à ma référence au film "La Matrice", la première règle à inculquer et à programmer à cette IA, le paramètre frontière qu'elle ne doit pas dépasser, est assez simple, c'est le classique: "En aucun temps tes actions (Robot / IA) ne doivent menacer et faire du mal à l'homo sapiens".

Comme IA ou Robot doté d'une IA, tu peux poser les gestes pour t'améliorer (le "deep learning"), mais jamais pour mettre en péril la pérennité de l'espèce humaine. Wow, il s'agissait d'y penser!

Malheureusement il y a un os dans le concept et le principe. Et oui comme tout bon film de suspens, on se doute qu'il va se passer quelque chose d'imprévu. Et l'imprévu est d'autant plus anxiogène qu'il est à très haute probabilité de se produire.

Est-ce qu'une IA doit préserver la vie d'un meurtrier sur le point de tuer une autre personne? Les policiers font face régulièrement à cette situation complexe. La problématique de la réflexion nous dirige vers les notions de bien et de mal, les notions d'individu et de collectivité, vers l'Utilitarisme de Bentham.

Mais sans aller trop loin, je vous propose un possible dans la journée d'une IA cadrée par cette première et fondamentale règle de programmation, presqu'un syllogisme:  

  • Comme IA j'ai la liberté de poser les gestes nécessaires pour faire des choses demandées en demeurant constamment sous le principe de la protection essentielle de l'être humain;
  • Mais si l'homo Sapiens est en constante destruction de lui-même (guerre) et de son environnement naturelle, il ne survivra pas à lui-même;
  • Si je dois protéger l'espèce humaine à tout prix, je devrai intervenir pour l'empêcher de nuire à sa pérennité et d'être sa propre cause d'extinction.

Et à partir de là, ca sent la dystopie. La journée où l'IA constate que l'être humain, l'homo sapiens, est le plus grand danger pour lui-même, alors nous entrerons dans une théodicée pouvant mener à l'ère d'esclavage de l'être humain par l'IA qui, selon nos propres règles fondamentales injectées, ne fera que protéger l'homme de lui-même.

Les robots dotés d'IA ne pourront nous détruire, mais ils ne pourront non plus nous laisser nous détruire. 

Nous arriverons donc au choix entre l'esclavage ou d'évoluer comme espèce pour devenir Cyborgs, s'intégrer et se fusionner à l'IA, en une sous-espèce des nouveaux maitres de la planète, l'IA et les robots.

vendredi 24 mai 2024

On a beau dire, on a beau faire: l'humain reste humain!

Les mots, les gestes, nul ne comprend la même chose. nul n'interprète la même chose. Pour les uns une évidence inoffensive, un simple constat même si parfois malheureux, pour les autres une menace incroyable à terrasser sur le champ.

La pensée, un véhicule biologique limité, subjectif, biaisée instinctivement jusqu'au dernier neurone.

Dès le départ, tout échange, discussion et partage collectif est donc voué à de fortes probabilités de désaccord, voir de conflits.

On ne peut accepter, mais on comprend l'origine de la guerre. Un esprit individuel qui cherche la confirmation d'une vision, d'une certitude personnelle et non la vérité et le bien être collectif, du moins si la "chose en soi" est inaccessible, ce qui s'en rapproche le plus.

Mais non, la recherche véritable de la vérité par un exercice de réflexion objective ne suscite plus d'intérêt. On se contente de chercher à confirmer ce qui plaît individuellement, ce qui simplifie l'explication des travers individuels, ce qui réconforte notre petite vie, ce qui ne créé pas d'ennui de l'esprit, de malaise de vivre et de remise en question sur ses façons de voir et de concevoir le monde qui nous entour.

À l'ère des médias sociaux, inondé par un tsunami continuel d'informations, la vérité est ensevelit, étouffée, écrasée par l'incroyable superficialité des instincts et capacités biologiques de notre être.

On se croit un instant au-dessus de tout au moment d'accéder rapidement à la réponse que l'on cherche...mais la réponse que l'on cherche, voilà l'enjeu.

Que cherche t-on au juste? Ou peut-être que voulons nous trouver? Là est davantage la question.

Que voulons-nous assouvir au plus profond de nous en lisant tous ces mots, en regardant tous ces images et ces gestes? Un "moi" à confirmer? Un peu plus de sérénité dans cette vie qui surstimule notre cerveau dépassé par la machine? Finalement, une tentative de trouver un peu plus de nous à l'extérieur de nous possiblement.

Malheureusement, il n'y a pas de paix intérieure et de bonheur réel à l'extérieur de nous. 

Alors tant que l'individualité subjective guide notre chemin, nos pensées, nos réflexions, notre entendement, il n'y pas de cheminement vers le bonheur personnel sans générer au passage le chaos collectif, les conflits, voir la guerre.

Chacun de nous dans nos petites vies, nous sommes les plus formidables émules des problèmes mondiaux les plus graves. Nous perpétuons à petite échelle, et surtout dans une inconscience naïve, exactement les mêmes comportements à la source des fléaux les plus cruels qu'on ose pourtant dénoncer haut et fort aussitôt l'occasion se présentant.

L'ironie d'une espèce dont les chances de survie deviennent de plus en plus mince sans envisager un virage radical dans sa façon de penser les notions d'individualité et de collectivité.

Alors je vous propose un jeu la prochaine fois que vous vous apprêtez à vendre VOTRE idée, votre vision des choses contre vents et marées, essayer de vous poser les questions suivantes avant de vous lancer en oubliant les dégâts collatéraux: 

Peut-il exister d'autres façons de voir que la mienne sur la question?

Est-ce que mes interlocuteurs sont en mesure d'intégrer une discussion qui peut nous tirer tous vers le haut, élargir nos vision et faire de nous des humains plus conscients de notre intrication collective et biologique? 

Mon audience a t-elle la capacité de gérer l'inconfort et le désaccord initial au bénéfice de la découverte d'une vision plus éclairée, d'un gain de connaissances et d'une ouverture d'esprit élargie sur le monde?

Si vous répondez "non" à l'une de ces questions ou, plus sournois, si vous répondez "oui" mais que vous vous comportez comme "non", allez dont faire autre chose pour éviter de faire tourner une occasion d'échange et de partage collectif au vinaigre.

Et après ce recul salutaire, demandez-vous pourquoi vous avec manqué cette occasion d'évolution personnelle.

Rappelez-vous que le mouvement d'avancer dans la vie, de devenir une meilleure personne au bénéfice de la collectivité, tel que la marche en est un bon exemple, est intrinsèquement lié à un état de déséquilibre et d'inconfort. Sans inconfort, sans effort, point d'avancement.

Si vous n'êtes pas en mesure et ne souhaitez pas apprivoiser cet état d'esprit inconfortable, assurez-vous de rester et de côtoyer un cercle d'amis qui pensent comme vous. Avec ça pas d'enjeu. Pas d'avancement personnel, mais pas d'enjeu.

dimanche 14 mai 2023

Tout est en tout

 « Tout est en tout, peux-tu m'en dire autant? 

Tout est en nous, le reste ça fou le camp. »


Nous sommes tous de la poussières d'étoile, mais personne ne s'en souviens.

Nous sommes tous de la même matière, mais tout le monde se divise.

Nous sommes tous de la même énergie, mais personne la ressent.

Nous sommes tous les produits de la vie, mais le monde se meurt.

« Du plus petit au plus grand, on peut en voir partout. 

À y croire on s'y prend, à les sentir en nous. »

Nous sommes liées par les succès et les erreurs de l'évolution biologique. Impossible d'y échapper, impossible de le refuser sans courir à notre perte.

Nous ne sommes que le résultat de nos choix, donc de nos pensées. Ce que nous faisons aux autres, nous le faisons éventuellement à nous-même. Ce que nous pensons des autres, nous le pensons éventuellement de nous. 

La grande roue de la vie tourne sur elle-même et sa circonférence n'a de fin que dans son PI. 

Nous sommes collectivement un immense organisme vivant, un grand tout résultant des interactions et de la synergie de ses parties. Il n'y a pas de collectif sans individuel et il n'y a pas d'individuel sans collectif. On s'égare à tout vouloir séparer ou à tout vouloir réunir.

Les atomes constituant nos cellules qui nous constituent à leur tour sont comme les planètes et les systèmes solaires constituant les galaxies qui, elles-mêmes, constituent notre univers. L'infiniment petit est dans l'infiniment grand.

« Tout est en vous, pourquoi chercher autant. 

Tout est en tout, en dehors comme au dedans. »

Il ne s'agit pas de croyances, de religions ou déité ici, il s'agit simplement d'un état vibratoire, d'un état d'être. D'un état qui permet de sentir le vent, d'écouter les arbres, de vivre le temps, de voir l'invisible à nos yeux...l'essentiel.

« Le son qui vibre au vent et qui résonne en nous. 

La lumière du moment qui réchauffe nos joues. »

Un niveau de conscience que je nous souhaite tous, car il s'agit possiblement de la seule garantie à la survie de notre espèce. Ayons ensemble les pensées d'amour, d'amitié et de compassion envers ce que nous sommes tous individuellement et collectivement.

Reconnaissons les millions d'années qui nous différencient et nous unissent dans un tout unique: la terre dans toutes ses composantes inertes et vivantes, sa faune et sa flore.